Page 45 - World of Golf
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 Ma route vers le golf a été longue et sinueuse. J’ai créé Parsons Xtreme Golf en 2014, mais mon intérêt pour ce sport remonte à l’enfance. J’ai grandi au sein d’une famille pauvre dans un quartier ouvrier de Baltimore. Mes parents étaient de grands joueurs – ils jouaient aux cartes, au bingo, aux courses hippiques, par exemple. Ce qui veut dire que nous n’avions rien. À l’adolescence, quand je voulais quelque chose, il fallait que je travaille pour l’avoir. Dès mon plus jeune âge, j’ai fait des courses, tondu des pelouses, pelleté la neige, livré des journaux, travaillé sur des chantiers de construction. J’ai fait toutes sortes de boulots.
Je n’étais pas très bon à l’école. Chaque année je passais de justesse en classe supérieure. Si j’allais à l’école aujourd’hui, on me bourrerait sans doute de Ritaline [le stimulant prescrit pour traiter le TDAH]. J’étais vraiment casse-pieds à l’époque. J’ai échoué à l’examen de fin de cycle primaire à cause de problèmes d’écriture, mais je suis quand même passé en 6e. À mon entrée au collège, j’avais donc le niveau d’un enfant de CM1. J’ai eu des difficultés dans toutes les classes par la suite et au lycée j’avais des mauvaises notes dans quasiment toutes les matières. Un jour, des copains m’ont dit : «On doit rencontrer un recruteur du Corps des Marines aujourd’hui, tu veux venir avec nous ?» Je les ai suivis et nous avons tous intégré le Corps des Marines en 1968, au plus fort
de la guerre du Viêt-Nam.
Les Marines m’ont discipliné. C’est chez eux que j’ai grandi et ils ont littéralement fait de moi un homme. Le camp d’entraînement du Corps des Marines est tout sauf un endroit paisible. On est en manœuvre du lever au coucher du soleil et il faut toujours marcher dans le rang. Je suis devenu fusilier. J’ai rejoint le Corps des Marines en août 1968 et j’ai été envoyé au Viêt-Nam cinq mois plus tard, tout droit au front.
Lorsque que j’ai rejoint mon escouade, elle venait de tomber dans une embuscade quelques jours plus tôt. Il y avait cinq blessés dont quatre qui n’ont pas survécu. J’étais là pour remplacer l’un de ces blessés et je me souviens m’être dit : «Comment vais-je pouvoir m’en sortir ?» J’ai vraiment pris peur à ce moment-là car j’avais 13 mois à tenir. Mon chef d’escouade venait tout juste d’avoir 19 ans et des gens autour de moi mouraient. Alors oui, j’avais peur.
J’ai fini par accepter l’idée que j’allais probablement mourir là-bas, et ce fut un tournant décisif. J’étais persuadé que je ne rentrerais jamais à la maison. Ça m’a ôté un poids des épaules et j’ai pu aller de l’avant. Chaque jour, mon objectif était de rester en vie pour recevoir mon courrier le lendemain.
J’étais au front depuis un mois quand j’ai marché sur un fil-piège en traversant un village. J’ai été bien amoché. On m’a évacué vers le Japon où j’ai été hospitalisé pendant plusieurs mois. Il fallait avoir été blessé trois fois pour pouvoir rentrer soi, donc j’ai été rappelé pour finir mon service. On m’a réaffecté aux services de renseignement du Corps des Marines et j’ai fini mon service au Viêt-Nam, mais je n’ai plus jamais été envoyé sur les lignes de front.
Les Marines m’ont appris à croire en moi et à être responsable et discipliné.
Quand on est au milieu de nulle part et qu’on voit quelque chose bouger dans la jungle, on est très vite obligé de se montrer créatif pour résoudre le problème. J’ai réglé pas mal de problèmes et j’ai survécu.
Quand j’ai quitté les Marines, j’ai trouvé un travail dans une aciérie. C’était un travail très, très pénible. Je devais me glisser dans les fosses qui se trouvaient sous les énormes tours qui fabriquaient les longs mâts en acier pour les navires transocéaniques. Lorsque la coupeuse faisait des copeaux, ils
fevrier 2019 | worldofgolf-fr.com 45
 POINT DE VUE
BOB PARSONS
‘MON CLUB N’A QU’UNE SEULE RÈGLE : IL EST INTERDIT DE GÂCHER
LE PLAISIR D’AUTRUI
.
L’ancien Marine américain Bob Parsons est devenu milliardaire en vendant des noms de domaines Internet, puis il a créé Parsons Xtreme Golf et racheté un club de golf dont il a changé les règles.
Parsons veut que les clubs PXG soient faits avec les meilleurs matériaux, peu importe le coût.
  
















































































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