Page 76 - World of Golf N°185
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90% des golfeurs joueraient mieux à pieds joints.
Pourquoi ? Parce qu’ils pivoteraient autour d’un centre plus xe et que le point bas de l’arc de swing serait également plus xe. Par ailleurs, ils ne perdraient que 10% de leur distance habituelle. Les études l’ont prouvé.
On peut gagner pas mal de coups en faisant dans la simplicité.
Je vais vous donner un exemple. Un jour que je suivais la partie de Vijay Singh au Masters, il s’est retrouvé juste à l’extérieur du green du 15 et il n’avait qu’un lob à jouer par-dessus un bunker pour aller au drapeau. Pendant sa partie d’entraînement, il l’avait plantée juste à côté du drapeau sans aucun problème. Mais pendant le tournoi, il a choisi de jouer un chip vers le fond du green. Il n’a même pas essayé le lob alors même qu’il s’y était exercé. Il savait que s’il tentait quelque chose d’aussi risqué, il pourrait se retrouver encore plus en di culté. Au pire, il allait faire le par. Souvent, il s’agit de jouer les pourcentages.
Si vous voulez jouer un chip & run, prenez un fer-7.
Si vous voulez faire un chip un peu plus bas, prenez un fer-9. Si vous voulez jouer un chip haut, prenez votre lob-wedge.
Mais quel que soit le club choisi, sa position doit être verticale à l’adresse. C’est la raison pour laquelle beaucoup de pros gardent les pieds serrés quand ils chippent, pour réussir facilement à avoir le centre du sternum à l’aplomb de la balle.
On confond souvent articulation et armement des poignets, surtout quand il s’agit des coups courts.
On arme le poignet vers le haut et vers le bas, on articule le poignet vers l’arrière et vers l’avant. Vous devez articuler les poignets quand vous faites un chip et combiner les deux actions quand vous jouez un pitch. Si vous essayez d’armer les poignets comme pour donner un coup de marteau alors que vous jouez un chip, le club se retrouvera largement en dehors du plan et beaucoup plus haut que voulu. Si vous veillez à ce que le shaft reste plus vertical et articulez légèrement les poignets, votre geste ressemblera davantage à un mouvement de brossage qui fera rouler la balle au sol beaucoup plus vite.
Au chipping, contrairement au pitching, l’objectif doit toujours être de faire rouler la balle le plus vite possible.
Lors de l’US Open de Pinehurst, Brooks et moi avons beaucoup discuté du chipping parce qu’il y avait beaucoup de pentes autour des greens. Je l’ai amené à six endroits di érents et je lui ai dit : “Si ta vie en dépendait, quel coup jouerais-tu ?” Il m’a répondu : “Si ma vie en dépendait, je putterais !” Il a ni 4e cette semaine-là et obtenu sa carte du Tour. Martin Kaymer s’est imposé et pourtant il n’est pas
phénoménal au chipping. Qu’a-t-il fait ? La plupart du temps il a putté. Tout le monde s’imagine qu’il faut chipper quand on est à l’extérieur du green, mais au jeu court l’objectif est de mettre la balle dans le trou. Parfois, nous nous obligeons à chipper et ignorons le coup le plus simple. Bien des fois j’ai vu Phil Mickelson chipper là où il aurait dû putter.
L’un des plus gros défauts des joueurs tient au fait qu’ils se tiennent trop loin de la balle et ont peu de
contrôle sur l’extrémité supérieure du club.
Au chipping et au pitching, si l’extrémité du club part trop en arrière ou trop en avant, le point bas de l’arc de swing change de place, ce qui produit des coups irréguliers. Plus vous minimiserez votre mouvement, plus vous gagnerez en régularité.
Si vous avez assisté à la victoire de Todd Hamilton au British Open 2004, vous vous souvenez peut-être qu’il
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