Page 49 - World of Golf
P. 49

 Il m’arrive de jouer remarquablement bien au golf. Mais ça ne dure jamais très longtemps. Dès que j’ai le malheur de me dire «ça y est, je le tiens», je me condamne à l’échec. Ce n’est pas un sport qu’on peut maîtriser. Quand on joue au golf, on s’oublie. Je sais que je pourrais passer mes journées à y jouer. Et c’est une formidable activité sociale. J’y prends vraiment beaucoup de plaisir.
Actuellement, j’ai un handicap de 12 environ. Je suis déjà descendu jusqu’à 7. Comme dit ma femme, j’ai mes moments. Mais comme je joue souvent avec des golfeurs professionnels, généralement je suis le gars auquel on donne des coups, ce qui me convient parfaitement. C’est aussi ce qu’il y a de formidable au golf, le système de handicaps met tout le monde sur un pied d’égalité.
J’ai toujours été un véritable maniaque de l’équipement. J’achetais la plupart des clubs et des shafts qui sortaient. J’essayais différentes configurations pour un même club. J’ai dépensé beaucoup d’argent là-dedans parce qu’à mon niveau, quand je trouvais quelque chose qui fonctionnait, ça avait une incidence notable sur mon jeu. Certains pros sont capables de bien jouer
avec des crosses de hockey, mais ce n’est pas mon cas, pas avec le niveau que j’ai. J’ai passé du temps à lire des ouvrages sur l’aérodynamique, la métallurgie, la balistique, la physique du swing de golf et toutes sortes de choses du même genre.
Avant de lancer PXG
en 2015, j’ai dépensé
plus de 300 000
dollars en matériel de golf. Comme je viens de le dire, j’étais un vrai maniaque. Je donnais mes clubs quand j’en avais fini avec eux, mais j’ai beaucoup appris sur l’équipement en faisant cela.
L’une des choses que j’ai apprises, c’est que la plupart des choses que l’on peut lire ou entendre sur l’équipement sont des conneries. Prenez par exemple ce qui se dit sur la distance que l’on aurait gagnée avec le driver depuis les années 1980. Si ces affirmations étaient vraies, nous devrions envoyer la balle à deux kilomètres aujourd’hui.
J’ai discuté avec l’un des hommes qui est aujourd’hui ingénieur chez PXG avant de créer la société. Je lui ai demandé pourquoi les clubs n’évoluaient pas plus que ça d’une année sur l’autre. Il m’a répondu qu’ils avaient certaines contraintes, des coûts à ne pas dépasser, un temps limité pour produire le matériel. Je lui ai dit : «Imaginez que j’ai une entreprise. Si je vous disais que vous disposez de tout le temps qu’il vous faut pour produire votre équipement et que vous pouvez utiliser les meilleurs matériaux quel que soit leur coût, pourriez-vous concevoir des clubs qui soient réellement beaucoup plus performants ?» Il m’a dit : «Oui, je le pourrais.» Je l’ai convaincu de se joindre à moi. Plusieurs autres personnes ont suivi et c’est ainsi qu’est née PXG.
  BOB PARSONS
En haut :
Parsons a rapidement réussi à faire signer avec sa marque des joueurs du Tour, qui se font appeler les “Troupes PXG”.
En bas :
Parsons est très impliqué dans le développement des produits de sa marque, dont certains doivent beaucoup à ses idées en matière de conception.
Notre entreprise vaut aujourd’hui plus de 2,5 milliards de dollars, donc nous ne manquons pas de ressources pour investir. Ce qui est important pour nous en tant qu’entreprise, c’est qu’aucune de nos annonces ne soient fausses. Si nous disons quelque chose, vous pouvez le prendre pour argent comptant. Nous ne sortons rien qui ne soit réellement mieux que ce qui existe.
Je suis totalement impliqué dans le processus de développement. En fait, je suis à l’origine de bon nombre d’idées qui ont sous-tendu la conception des produits PXG. Les ingénieurs les ont mises en pratique, mais c’est moi qui suis à l’origine de certaines de ces idées, comme d’avoir une cavité interne et de la remplir avec un élastomère pour améliorer la distance et le toucher.
À mon avis, PXG est indubitablement l’entreprise qui fabrique le meilleur matériel du marché. Aucune autre entreprise ne met dans son matériel ce que nous mettons dans le nôtre. Notre slogan est «Personne ne fabrique des clubs de golf comme nous le faisons. Point.» et c’est tout à fait vrai. Personne ne le fait. Si on ouvrait les clubs en deux, vous verriez tout de suite la différence entre nos clubs et ceux des autres marques. Et notre contrôle qualité est bien meilleur. Notre marque a acquis une excellente réputation en très peu de temps parce que nous tenons nos promesses.
Certaines personnes considèrent PXG comme une marque de luxe, mais pour nous c’est une marque de performance haut de gamme.
Je me suis engagé auprès de Giving Pledge à donner la moitié de notre valeur nette à des associations caritatives. J’avais prévu de tout donner aux associations caritatives. Mais je dois penser à mes enfants. Ils auront assez d’argent pour faire quelque chose mais pas assez d’argent pour ne rien faire.
Je me considère comme quelqu’un d’assez ordinaire. Certains amis craignent, par exemple, que, parce que j’ai réussi et que je suis dans le classement Forbes, je ne veuille plus être entouré que de gens d’un certain milieu, mais ce n’est pas du tout le cas. Je préfère aller boire quelques bières avec le facteur que d’aller parader en smoking et cravate noire dans quelque soirée mondaine pour me montrer avec le gratin. Parfois, on peut juger une personne à la voiture qu’elle conduit. Je conduis une Dodge Durango et avant j’avais une Chevy Tahoe. Je suis quelqu’un de simple. La plupart des gens sont étonnés quand, après avoir passé un peu de temps avec moi, ils s’en rendent compte.
L’avenir de PXG, c’est de n’aller nulle part. Mais il faut l’entendre dans un sens positif. Nous allons continuer à faire ce que nous faisons. Nous ne compromettrons pas notre marque pour augmenter nos recettes. Nous continuerons à être une entreprise originale. C’est de cette façon que nous menons nos affaires. C’était comme ça chez Parsons Technology, c’était comme ça chez GoDaddy, et c’est comme ça dans l’entreprise de motos – et toutes ces sociétés sont rentables. Nous ne changerons donc pas notre manière de gérer nos affaires.
 fevrier 2019 | worldofgolf-fr.com 49
  











































































   47   48   49   50   51