Page 61 - World of Golf N°184
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LES STATS DE TIGER :
CLASSEMENT 2013-2017 (MOY.) : 145e CLASSEMENT 2018 : 129e
PLACES GAGNÉES : é 1 6 TAUX DE RÉUSSITE : : 58,98% MOYENNE DU TOUR : 61,1%
CE QUI SE PASSE
Tiger est un peu décevant dans ce secteur – mais quand on envoie la balle à 300 mètres, même les bons drives peuvent rouler hors du fairway. Parce que son swing est parfois un peu trop extérieur-intérieur, il lui arrive de taper le haut de la face de temps à autre. Qu’importe la vitesse, la priorité n°1 est toujours de contacter le centre de la face. Sinon la précision en pâtira.
COMMENT ÉVITER CELA
Contactez le sweetspot. Au practice, faites une série de swings lents avec le driver, c’est-à-dire des swings que vous pouvez contrôler et répéter sans effort. Ajustez votre distance par rapport à la balle et la position de la balle après chaque coup jusqu’à ce que vous trouviez systématiquement le sweetspot. Alors seulement vous pourrez ajouter de la vitesse à votre geste. Faites-nous confiance. Ça marche.
SWEETSPOT
Pour mieux sentir la position du point de contact idéal, vous devez commencer par swinguer lentement.
taine. A-t-il toujours la gagne ? Sa victoire au Tour Championship n septembre l’a prouvé. Est-il en capacité de gagner les tour- nois – les quatre Majeurs – qui comptent le plus à ses yeux ? C’est une autre question.
À la n de l’année 2012, Arnold Palmer m’a dit qu’il croyait que Woods avait perdu ce qu’il appelait “l’avantage”. Il ne pensait pas que Tiger remporterait un autre Majeur. C’était son immense expérience qui lui faisait dire cela. Il savait ce que c’était que de perdre l’avantage, ce truc qui vous donne le sentiment que vous pouvez contrôler votre balle en toutes circonstances, même les plus di ciles. Cette sensation que vous êtes des- tiné à gagner. Mais Arnold serait le premier à vous le dire : il n’y a pas que les tournois majeurs de golf dans la vie. Voilà pour les quarante prochaines années de Tiger.
C’est le dimanche du Honda Classic de cette année que j’eus véritablement un premier aperçu du nouveau Tiger. Woods n’était pas trop mal placé au classement jusqu’à ce qu’il envoie deux balles à l’eau en n de parcours. Mais il ne s’énerva pas. Non. Il jouait de nouveau au golf sans sou rir, sous le regard de ses deux enfants et de fans idolâtres? Il était dans le coup. Manifeste- ment, c’était déjà beaucoup pour lui. Ce jour-là, Tiger avait 42 ans, 1 mois et 26 jours. (Nous vivons tous ce que l’on appelle la vie un jour à la fois, non ?) Après ce tournoi,
où il nit 12e, on demanda à Woods ce qu’il pensait de son partenaire de jeu dans la dernière manche, Sam Burns, un golfeur moitié moins âgé que lui. Tiger ré échit
à la question une nanoseconde (comme à son habitude) et répondit : “Il a très bien joué. C’était très important pour lui de faire un top 10 aujourd’hui car ce résultat va lui permettre d’aller à Tampa pour prendre part à la prochaine épreuve o cielle [le Valspar], qui est un tournoi à champ complet. Il cherche à être dans une bonne dynamique pour béné cier d’un statut d’exemption. Il
a franchi un grand pas aujourd’hui et cette semaine.”
L’ancien Tiger aurait vu rouge. Or, ce Tiger Woods s’est exprimé sur le talent, les rêves
et la carrière d’un autre joueur ! Mais c’était le nouveau Tiger. Plein d’empathie, d’un côté. Reconnaissant, de l’autre. Peu après, il décida d’aller également à Tampa. En dépit du désordre indescriptible, il nit un point derrière le vainqueur.
À l’US Open, un journaliste demanda
à Woods si sa vie avait beaucoup changé depuis le Memorial Day 2017. “Ça va beau- coup mieux”, répondit-il. Tout comme son père avant lui, Tiger pratique à merveille l’euphémisme et, en outre, c’est un sujet qu’il rechigne à aborder. Woods a été ar- rêté à 2 heures du matin. Le jour s’est levé quatre heures et demie plus tard sur Jupiter, Floride. Le soleil est réapparu. Sur le premier jour du reste de sa vie.
decembre 2018 | worldofgolf-fr.com 61
dossier TIGER spécial