Seve Ballesteros laissait un souvenir impérissable à tous les gens qui le voyaient. Ce n’était pas seulement à cause de sa manière de jouer et des coups qu’ils tentaient. Certes, c’était un grand champion, un novateur, un pionnier, un génie, un artiste, il était tout cela – mais il avait aussi du charisme. Les gens l’adoraient. C’était un “héros”.
Il est difficile de mesurer à quel point le grand homme a façonné sa propre carrière professionnelle. Il reconnaît qu’il s’est “établi sur le marché du golf” grâce à un coup particulier : le putt gagnant à St. Andrews en 1984. Mais le temps qu’il a passé avec Seve en dehors des parcours a eu sur lui un impact encore plus grand. Ce sont ces souvenirs qu’il chérit le plus…

La première fois que j’ai vu Seve en chair et en os, c’était par une journée de pluie à Wentworth en 1982. J’avais 11 ans et je venais de découvrir le golf. La boue produisait des bruits de succion sous nos pieds et des flaques d’eau s’étaient formées sur les hectares savamment entretenus de Burma Road, mais je ne pouvais détacher les yeux de la silhouette féline qui rôdait et illuminait l’obscurité de son magnifique swing et de son sourire éclatant.

Seve affrontait Sandy Lyle, l’un des favoris britanniques, en finale du Suntory World Matchplay Championship et, pourtant, la plupart des spectateurs soutenaient l’Espagnol. “J’ai toujours trouvé que de jouer dans les îles britanniques était une expérience très singulière”, expliquait Seve dans son autobiographie un quart de siècle plus tard. Dès son premier tour au Royal St. George’s en 1975, il s’était “senti aimé et apprécié par la presse et le public britanniques”. “Dès qu’ils ont appris à me connaître, écrivait-il, ils m’ont bien traité.” À Wentworth, ce fut la même chose. Seve triompha sur le 37e trou, conserva son titre et gagna le cœur d’un garçon impressionnable qui était présent dans le public…

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