La dernière bataille de Hogan

Personne n’aurait pu mener l’incroyable carrière que Ben Hogan a menée sans une grande réserve d’indépendance. Son enfance, marquée par le suicide par arme à feu de son père, Chester, fut sombre, et les premières années de sa carrière de joueur le furent à peine moins. Immédiatement après qu’il eut trouvé son rythme de croisière et remporté 30 tournois en trois saisons (entre 1946 et 1948), Hogan faillit perdre la vie quand un bus percuta sa voiture sur une route brumeuse du Texas le 2 février 1949. Hogan dut tout réapprendre, mais cette fois-ci avec un corps marqué par les stigmates de l’accident.
Hogan jouait au golf à sa manière, selon ses propres conditions. Bien qu’il ait évidemment été aidé – les pensées de swing de Henry Picard et l’exceptionnel driver offert par Byron Nelson sont deux exemples de largesses de ses amis du circuit –, il appréciait autant les conseils non désirés que les mises en jeu en hook dans l’herbe haute.
L’indépendance et l’obstination étaient les traits de caractère dominants chez Hogan, pourtant la victoire qui couronna sa plus belle année n’aurait pas été possible s’il n’avait suivi à la lettre le conseil de certains autres joueurs. S’il ne l’avait pas fait, l’homme qui se targuait de prendre seul toutes ses décisions n’aurait certainement pas fait le voyage jusqu’en Écosse pour le British Open de Carnoustie en 1953.
Mais trois des meilleurs golfeurs du monde – Bobby Jones, Gene Sarazen et Walter Hagen, tous d’anciens vainqueurs de l’Open – dirent à Hogan qu’il devrait songer à participer à l’un des plus anciens tournois de golf pour tenter d’ajouter la Claret Jug à son incroyable palmarès.

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