Page 32 - World of Golf
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  Le 5dernier
“Mes bagages ne sont pas arrivés au Mexique avec moi hier. Ça ne me dérange pas tant que j’ai le droit à une journée au spa. Par ce tweet, je tiens à remercier la compagnie aérienne d’avoir perdu mes bagages.” Wesley Bryan a profité d’une journée de repos inopinée avant le Mayakobe Golf Classic.
mot
 QUESTIONS BRÛLANTES À
BRYSON DECHAM
 Il a inscrit quatre tournois du PGA Tour à son palmarès en 2018 (personne n’a fait mieux) et s’est hissé de la 99e à la 5e place mondiale pour la première fois de sa jeune carrière. Le joueur le plus en forme du golf est revenu sur la fois où il a perdu ses nerfs au practice et nous a confié sa recette golfique secrète.
 1. Vous avez fait une 4e place pour vos débuts sur le PGA Tour et, ensuite, vous avez traversé une période difficile. Avez-vous toujours su que vous atteindriez ce niveau ? C’était un apprentissage à la dure. Après avoir manqué 14 cuts d’affilée, j’ai fini par comprendre qu’il fallait que je fasse évoluer mon jeu si je voulais faire des résultats. Il a fallu que je reprenne tout.
Je ne suis pas particulièrement doué à la base, donc il a toujours fallu que je trouve des moyens de me démarquer. C’est l’histoire de ma vie. Il m’a fallu réfléchir pour trouver des solutions par moi-même. J’essaie simplement de progresser. Je sentais que j’avais des lacunes que je devais combler pour pouvoir faire partie des meilleurs. J’essaie de raccourcir ma courbe d’apprentissage. Ça a finalement commencé à porter ses fruits.
2. La vidéo où l’on vous voit frustré au practice pendant le British Open semble indiquer que vous étiez alors dans une mauvaise passe, mais vous vous êtes imposé trois fois depuis. Qu’est-ce qui a changé ?
Vous devez comprendre que ça n’a rien d’extraordinaire pour moi. On en a fait tout un plat, mais cette vidéo a été faite à un moment où j’étais vulnérable.
Je fais ça tout le temps parce que j’essaie de comprendre les choses et de trouver des solutions et, donc, oui, je me frustre. Ça peut paraître terrible, mais ce feu, c’est ce qui m’a amené
jusqu’ici et qui a fait de moi ce que je suis. À bien y réfléchir, c’est un moment qui m’a permis d’aller de l’avant. J’en suis venu à me dire que je ne pouvais plus continuer comme ça. Que ça ne marchait pas. Qu’il fallait que je voie ce que je pouvais faire.
Ces moments m’ont aidé à progresser. C’est ce combat qui m’a conduit là où j’en suis aujourd’hui. Vous savez, ce dont les gens ne se rendent pas compte, c’est que c’est dans ces moments où on est au plus mal qu’on apprend le plus.
3. Vous êtes connu pour vos théories uniques sur le golf. Dans quelle mesure vous aident-elles et cherchez-vous à les cacher aux autres joueurs ?
Oh, je fais beaucoup de recherche. J’ai plaisir à chercher à comprendre ce que je ne comprends pas, et ça m’ouvre des portes. Le golf, c’est un casse-tête sans fin. J’aime ce sport et j’aime chercher à comprendre les choses.
J’y ai bien réfléchi et les deux seuls facteurs que je ne comprendrai jamais complètement sont le vent et l’état du green. Ce sont des choses qu’on ne peut pas contrôler. C’est une quête pour moi d’essayer de comprendre chacune des variables en dehors de ces deux-là, pour pouvoir arriver au plus près du trou. C’est vraiment tout ce que je cherche à faire. C’est une joie. C’est ce qui me rend heureux.
4. Vous avez reçu des réactions mitigées pour certaines de vos
théories. Est-ce que cela vous contrarie ?
Ça ne me contrarie pas du tout. On m’a toujours considéré comme un gars bizarre et original. Je ne vois pas les critiques comme quelque chose de négatif. En fait, je les considère comme quelque chose de positif car celui qui comprend ce que d’autres ne comprennent pas a un avantage.
Lorsque j’ai commencé à jouer avec des clubs à taille unique, quelques établissements ont cessé de me parler. Mon père trouvait que ce n’était pas une bonne idée. Je me suis heurté à un mur. Mais, manifestement, ça marche aujourd’hui. Je joue au golf au plus haut niveau et je gagne au plus haut niveau. Et aujourd’hui mon père joue avec des clubs à taille unique !
5 . Mais y a-t-il beaucoup de choses que vous cachez à vos concurrents ? Environ 90% des informations dont je dispose sont confidentielles et je ne les partagerai avec personne. Je fais de mon mieux pour qu’elles restent secrètes. Les 10% dont je parle facilement donnent à réfléchir sur quelque chose d’un peu différent et d’unique.
Parfois, même en m’entraînant pendant dix heures, je progressais à peine, donc j’essayais toujours de trouver d’autres moyens d’avoir un avantage sur mes adversaires. J’ai toujours aimé sortir des chantiers battus et en même temps je cherchais à simplifier mon swing. C’est la recette secrète.
       32 worldofgolf-fr.com | fevrier 2019
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