Page 20 - World of Golf
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“C’est dans 20 ans.”
Rory McIlroy ne semble pas perturbé par la règle qui stipule que tout joueur qui ne jouera pas au moins quatre tournois réguliers de l’European Tour au cours d’une saison ne pourra être capitaine de Ryder Cup. Rory ne doit en jouer que deux cette saison.
5JORDAN SPIETH
Il peut paraître malvenu de dire cela d’un homme qui a rendu une dernière carte de 64 au Masters pour tenter de combler son retard, qui a joué dans le dernier groupe au British Open et qui a empoché plus de 2 250 000 € de gains, mais selon les standards de Jordan Spieth, 2018 n’a pas été une année terrible. Il a vécu sa première saison sans victoire, enregistré autant de cuts manqués que de tops 10, échoué à se qualifier pour le Tour Championship et est sorti du top 10 mondial pour la première fois depuis 2014. Mais, à 25 ans, le franc Texan est prêt à rebondir. Il nous a confié ses ambitions pour 2019.
Le dernier mot
QUESTIONS BRÛLANTES À
1. Quel bilan tirez-vous de votre année 2018 ?
Je vois l’année dernière comme quelque chose qui sera positif pour moi à long terme. Ce fut une année constructive. Je le crois vraiment. Je sais que c’est facile à dire, mais il faut voir le positif dans le négatif et, concrètement, j’ai eu des problèmes de mécanique dont je devais m’occuper. Comme il a fallu que je joue beaucoup vers la fin de la saison, je n’ai pas pu la préserver, donc en me présentant sur le premier tee, je savais que je serais loin de pouvoir jouer mon meilleur golf.
2. Qu’avez-vous modifié pour vous assurer de faire une meilleure saison cette année ?
À la fin de l’année 2014, il est clair que j’étais déçu d’avoir perdu sept ou huit places au classement mondial, mais en août de l’année suivante j’étais numéro un. Ça peut se reproduire. Les choses peuvent vite tourner quand on est sur une bonne dynamique. Le scénario est différent aujourd’hui. Cette fois-ci, la différence est plutôt d’ordre mécanique. Il y a des choses qui se sont déréglées et je sais que j’ai certaines tendances quand je me retrouve en situation de haute tension. Il faut que je comprenne d’où elles viennent et comment les combattre. Le putting n’a pas été le point fort de
mon jeu l’année dernière. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. C’est en grande partie mécanique. Un peu mental à cause de la mécanique, mais quand je retrouve la position, le timing, les sensations qui étaient les miens ces cinq ou dix dernières années, mais un peu moins la saison dernière, je me sens autant en confiance sur les greens.
3. Comment vous sentez-vous pour cette nouvelle saison ?
Je me sens super bien. Je me sens reposé. Je me sens en pleine forme. Mon jeu me semble bien en place. J’ai bien travaillé ces quatre dernières semaines, même si en fait j’ai passé autant de temps à réfléchir qu’à m’entraîner. Je passais plus de temps sur le parcours quand mon jeu n’était pas là que quand il était en place. Je n’avais pas vraiment trouvé l’équilibre. Quand vous gambergez mentalement pour essayer de comprendre ce qui se passe et qu’ensuite vous vous épuisez physiquement des heures durant au practice, ça devient difficile de trouver des solutions. Je me prenais trop la tête. J’en faisais trop.
4. En 2015, on disait de vous que vous alliez dominer le golf à la manière de Tiger. Le niveau n’est-il pas trop élevé pour qu’un joueur puisse imposer une telle domination
aujourd’hui ?
Oui, je pense que tout le monde a bénéficié de la domination de Tiger, en voyant ce qu’il était capable de faire année après année. La société et le monde du sport en général aiment les comparaisons. Si vous vous laissez prendre au piège de ce genre de discussions, ça ne peut qu’être mauvais pour vous. Les comparaisons n’ont pas de sens, surtout dans un sport tel que le golf où il y a tant de choses qui peuvent se passer, et très vite. Je vais être honnête, j’ai prêté attention à ce genre de choses pendant un moment. Mais je ne joue plus à ce jeu-là aujourd’hui. Le fait de voir les choses à long terme – et d’être plus patient – m’aide à me libérer.
5 . Si ce n’est pas comparaison, comment fixez-vous vos objectifs ? Avant tout, il s’agit pour moi de continuer à être une bonne personne. Ce que nous faisons sur le parcours ne doit pas changer qui nous sommes. Je joue au golf parce que j’aime jouer au golf. J’aime le travail qu’il nécessite. J’aime son côté artistique. J’ai un peu de talent, mais j’aime aussi travailler mon jeu. Quand des difficultés se présentent, j’éprouve un certain plaisir à devoir trouver des solutions. C’est lorsque je me sens redevenir un enfant que je joue au golf comme je devrais le faire.
20 worldofgolf-fr.com | fevrier 2019