Page 8 - World of Golf N°185
P. 8
Le Mot
de l’Éditeur
ce que retiendra l’histoire, ce n’est certainement pas le nombre de fois où j’aurai participé à l’open de france
’exercice sera peut-être un peu di cile pour certains d’entre vous, mais je vous demanderai un petit
Et puis, il y a mon jeu d’approche, bien sûr. Nombreux sont ceux qui ont critiqué mes coups aux fers courts et en particulier mon jeu de wedge, mais seulement voilà, à l’issue de la saison 2018 j’étais classé dans les dix premiers dans les catégories suivantes : “approches à 70-90 m”, “approches à 90-115 m”, “approches à 45-115 m”. Et j’ai ni premier à une distance de 115-140 m. Ce n’est pas trop mal pour un joueur censé être incapable d’en planter une à côté du drapeau quand il a un wedge entre les mains.
Par conséquent, la logique voudrait que le problème, si problème il y a avec mon jeu, soit mon putting, n’est-ce pas ? Peut-être... mais écoutez bien. Face aux meilleurs joueurs du monde, j’ai ni 15e de la catégorie “putts par manche”, 11e de la “moyenne au putting” et 22e de “la moyenne générale au putting”. Mon “pourcentage de 1 putt” de 40% m’a classé au 25e rang de cette statistique. Et j’ai ni une place au-dessus dans la catégorie “3 putts évités”. Encore une fois, ce sont loin d’être des statistiques désastreuses.
Toutefois, comme nous le savons tous, le golf n’est pas qu’une question de chi res. Et même si le jeu que j’ai développé au cours de la saison 2018 aurait satisfait la quasi- totalité de mes collègues du PGA Tour, il y a quelque chose qui cloche. La régularité, c’est très bien, mais une série de tops 7 n’est certainement pas ce dont je me souviendrai avec tendresse et nostalgie à la n de ma carrière. Mon objectif, c’est la victoire, surtout dans les tournois majeurs. Mon compteur est bloqué sur quatre depuis 2014 et, franchement, je commence à perdre patience.
Peut-être est-ce l’origine de mon “problème”. Les tournois où j’ai eu ma chance ont presque tous été marqués par
une prestation au mieux médiocre, au pire calamiteuse dans la dernière manche. Certes, j’ai tenté quelques coups risqués ici ou là, mais mon mental a aussi eu sa part de responsabilité là-dedans. Prenez le Masters, par exemple. J’ai manqué un petit putt sur le green du 2 et je n’ai plus été tout à fait le même ensuite. Manifestement, j’ai semblé quelque peu hésitant avec le putter et, comme tous les golfeurs le savent, ce n’est jamais sans conséquences sur le reste de notre jeu.
En tous cas, en 2019, je vais m’y prendre un peu di éremment. Je vais passer encore plus de temps aux États-Unis. Je ne traverserai plus aussi souvent l’Atlantique. Et j’espère que je serai un peu plus frais au moment d’aborder les tournois qui comptent le plus à mes yeux. Ce que retiendra l’histoire, ce n’est certainement pas le nombre de fois où j’aurai participé, disons, à l’Open de France. J’en suis désolé, mais c’est un fait.
Par conséquent, il se pourrait que je ne puisse pas jouer assez souvent en Europe pour conserver mon statut de membre du circuit. Je n’imagine pas les critiques qui pourraient s’élever si cela devait se produire. J’ai été un fervent défenseur de l’European Tour depuis le début de ma carrière, bien plus fervent que certains grands noms que je pourrais citer, alors je vous en prie, épargnez-moi les accusations de manque de loyauté. Je me dois avant tout d’être dèle à moi-même et à ma famille. J’ai une épouse formidable et une vie en dehors des parcours de golf. Le golf est important, mais ce n’est pas tout.
Donc, voilà. Si vous avez le moindre problème avec ce qui précède, reprenez- vous. De mon côté, je vais m’entraîner.
Bonne lecture...
L
e ort de concentration. Imaginez un instant que je sois Rory McIlroy.
Donc, je me suis marié il y a 18 mois en Irlande. Ma femme est originaire des États-Unis, où il se trouve que, depuis quelques années, je passe l’essentiel de mes saisons à jouer sur le PGA Tour. En fait, le “Arnold Palmer Invitational” qui s’est déroulé à Bay Hill (Floride) au mois de mai est le seul tournoi que j’ai gagné en 2018. Je suis passé tout près dans quelques autres compétitions, notamment au Masters, au BMW PGA Championship et au British Open à Carnoustie.
Dans l’ensemble, cependant, je dois dire que les douze derniers mois ont été plus qu’un tantinet frustrants. Certains secteurs de mon jeu m’ont handicapé à certains moments. Mon driving – qui est normalement mon point fort – s’est montré quelque peu capricieux : même si mes meilleures mises en jeu sont toujours plus que convenables, mes “mauvais” coups sont devenus incontrôlables. Je concède également des doubles bogeys ou pire après mes mises en jeu les moins précises, dont la plupart, comme je l’ai dit à la presse, dévient à droite de l’objectif.
8 worldofgolf-fr.com | janvier 2019