Page 38 - World of Golf N°184
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Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué... Cut manqué...
Il est pénible de lire 21 fois “cut manqué”. Si vous êtes passé directement au paragraphe suivant après avoir lu ces deux mots une ou deux fois, imaginez comme il a été pénible pour Justin Rose de lire “cut manqué” à côté de son nom semaine après semaine, pendant 11 mois, sans pouvoir passer directement à l’étape suivante, et sans savoir quand commencerait l’étape suivante ni même s’il y aurait une étape suivante.
Imaginez-vous dans la peau d’un jeune homme de 18 ans rêvant d’être le prochain Nick Faldo, d’ “un jeune joueur qui peut espérer rivaliser avec Tiger Woods”, pour reprendre les termes enthousiastes du secrétaire du R&A, Sir Michael Bonallack, pourtant connu pour sa réserve.
Imaginez l’espoir, l’hyper médiatisation. Puis, le désespoir. L’embarras d’être cruellement surnommé “Justin Vite” par les autres joueurs quand il n’avait que les exemptions de sponsors pour accéder aux tournois de l’European Tour. Imaginez la honte et les nuits blanches.
Imaginez à quel point il a dû être difficile pour ce garçon de transformer ces jours sombres en force et de continuer à croire qu’un jour il finirait par passer le cut d’un tournoi, qu’un jour il remporterait un tournoi, puis un autre, puis 19 victoires à travers le monde, qu’il deviendrait n°1 européen, brillerait en Ryder Cup, s’imposerait en Majeur et aux Jeux Olympiques, et décrocherait le place de n°1 mondial et le titre à la FedEx Cup.
Justin Rose a vécu tout cela. Il lui aura fallu 21 cuts manqués et 20 ans, mais l’attente en valait la peine.
“Oh, mon Dieu, c’est super. C’est un rêve de gosse”, déclara Rose en apprenant en
septembre qu’il allait devenir n°1 mondial malgré sa défaite en play-off au BMW Championship face à Keegan Bradley.
“J’y aurais mis le temps.” Ces cuts manqués l’ont construit.
“Je n’en suis plus à me demander si je suis assez bon”, dit-il à Carnoustie en 1999.
“Je sais que je le suis.”
Cela prit du temps mais Rose décrocha sa première victoire au début de l’année 2002, au Dunhill Championship en Afrique du Sud. Il remporta trois autres victoires dans la foulée, ce qui lui ouvrit les portes du Top 50 mondial. Son père assista à son éclosion avant de succomber de la leucémie cette année-là.
3LA PREMIÈRE VICTOIRE 2002
Près de trois ans plus tard, le 21 janvier 2002, Rose remporte son premier titre, au Dunhill Championship à
Johannesburg, puis enchaîne par une victoire au Nashua Masters sur le Sunshine Tour en Afrique du Sud. Classement : 112e
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ÉTAPES VERS
LE SOMMET
Les moments décisifs de la carrière de Justin.
1LA SÉRIE NOIRE 1998 Porté par une
vague d’euphorie après sa 4e place
au British Open 1998, Rose
participe à son premier tournoi en qualité de
professionnel, l’Open des Pays-Bas. Il loupe le cut d’un coup – ce sera le premier d’une série de 21 cuts manqués.
Classement : 258e
2LE MOMENT 1999 21 tournois et pratiquement un an
après être passé pro, Rose franchit le cut
au Grand Prix d’Europe. Sa performance dans ce tournoi, où il
 nit 74e ex aequo, reste toutefois anecdotique. Classement : 272e
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